Voilà 5 mois que Ninulf est arrivé parmi nous.
Un premier enfant ça change la vie, forcément, mais ça s'articule justement autour de lui. On s'adapte à lui et lui s'adapte à nous.
Par contre, au deuxième enfant, on se pose beaucoup moins de questions avant sa naissance... Et pourtant, le changement était bien plus déroutant pour moi qu'à l'arrivée de son grand frère...
Il fallait gérer Pindoulf, 2 ans à la naissance de Ninulf, et donc également lui faire comprendre son nouveau statut de grand frère, et faire en sorte que tout soit plus ou moins bien vécu. Et ce n'était pas un hasard si c'était la période choisie par Pindoulf pour décider de s'affirmer, de dire "non" et piquer des crises pour tout et n'importe quoi...
Puis gérer le post-accouchement, le corps flasque, la mine grise, les fringues qui ne vont plus. L'impression d'avancer sur rien, je commence un truc et puis je dois stopper toutes les 5 minutes, je cours partout dans la maison, inutilement, j'oublie toujours quelque chose, je retourne le chercher et j'ai déjà oublié ce que c'était. Complètement à coté de mes pompes.
Ninulf les deux premiers mois c'était pas du tout épanouissant. C'était pas lui en particulier, il était pas vraiment difficile. J'agissais de manière très froide et mécanique avec lui, -je te prends, tu bois ton bib, je te change la couche, je te couche, tu dors...ben dors quoi!- , je le délaissais lui parce que j'étais trop débordée par le reste, et surtout je ne voulais pas que son frère se sente délaissé. Alors que ce n'est pas parce qu'il est encore un petit bébé, qu'il ne ressent pas cette mise à l'écart. Son frère lui, il parle, et il peut donc me signaler son malaise, c'est plus concret pour moi. Et je ne vois pas que Ninulf, bien souvent la journée il pleure...il pleure parce qu'il se sent seul.
Je n'arrivais pas vraiment à m'attacher à ce petit dernier, j'ai beaucoup culpabilisé, je lui en ai même voulu à lui.
Pourquoi es-tu venu troubler notre équilibre? On était si bien à trois...
J'ai même regretté de l'avoir désiré et conçu.
Le premier bébé c'est "facile" parce que oui ça change la vie, mais on s'y attends on sait qu'on va être chamboulés. Le second, c'est maintenant une vie à trois qui est chamboulée, et tous les repères qui s'évanouissent.
Et puis un jour, un regard de Ninulf m'a mis les larmes aux yeux. Il me regardait, en souriant, l'air bienveillant, comme s'il me disait "Je ne t'en veux pas".
Et là j'ai compris qu'on pouvait vivre a quatre, j'ai compris comment on pouvait aimer tous ses enfants, de la même façon, sans en mettre un à l'écart.
On m'avait dit que l'amour pour ses enfants ça se multipliait, d'enfant en enfant, qu'on ne divisait pas un bout de soi à chaque fois pour en donner aux autres.
Moi j'ai jamais aimé les maths, il n'y a rien qui se multiplie, se dédouble ou je ne sais quoi, tu les aimes point. C'est juste que parfois tu mets plus ou moins de temps à le réaliser...
Un premier enfant ça change la vie, forcément, mais ça s'articule justement autour de lui. On s'adapte à lui et lui s'adapte à nous.
Par contre, au deuxième enfant, on se pose beaucoup moins de questions avant sa naissance... Et pourtant, le changement était bien plus déroutant pour moi qu'à l'arrivée de son grand frère...
Il fallait gérer Pindoulf, 2 ans à la naissance de Ninulf, et donc également lui faire comprendre son nouveau statut de grand frère, et faire en sorte que tout soit plus ou moins bien vécu. Et ce n'était pas un hasard si c'était la période choisie par Pindoulf pour décider de s'affirmer, de dire "non" et piquer des crises pour tout et n'importe quoi...
Puis gérer le post-accouchement, le corps flasque, la mine grise, les fringues qui ne vont plus. L'impression d'avancer sur rien, je commence un truc et puis je dois stopper toutes les 5 minutes, je cours partout dans la maison, inutilement, j'oublie toujours quelque chose, je retourne le chercher et j'ai déjà oublié ce que c'était. Complètement à coté de mes pompes.
Ninulf les deux premiers mois c'était pas du tout épanouissant. C'était pas lui en particulier, il était pas vraiment difficile. J'agissais de manière très froide et mécanique avec lui, -je te prends, tu bois ton bib, je te change la couche, je te couche, tu dors...ben dors quoi!- , je le délaissais lui parce que j'étais trop débordée par le reste, et surtout je ne voulais pas que son frère se sente délaissé. Alors que ce n'est pas parce qu'il est encore un petit bébé, qu'il ne ressent pas cette mise à l'écart. Son frère lui, il parle, et il peut donc me signaler son malaise, c'est plus concret pour moi. Et je ne vois pas que Ninulf, bien souvent la journée il pleure...il pleure parce qu'il se sent seul.
Je n'arrivais pas vraiment à m'attacher à ce petit dernier, j'ai beaucoup culpabilisé, je lui en ai même voulu à lui.
Pourquoi es-tu venu troubler notre équilibre? On était si bien à trois...
J'ai même regretté de l'avoir désiré et conçu.
Le premier bébé c'est "facile" parce que oui ça change la vie, mais on s'y attends on sait qu'on va être chamboulés. Le second, c'est maintenant une vie à trois qui est chamboulée, et tous les repères qui s'évanouissent.
Et puis un jour, un regard de Ninulf m'a mis les larmes aux yeux. Il me regardait, en souriant, l'air bienveillant, comme s'il me disait "Je ne t'en veux pas".
Et là j'ai compris qu'on pouvait vivre a quatre, j'ai compris comment on pouvait aimer tous ses enfants, de la même façon, sans en mettre un à l'écart.
On m'avait dit que l'amour pour ses enfants ça se multipliait, d'enfant en enfant, qu'on ne divisait pas un bout de soi à chaque fois pour en donner aux autres.
Moi j'ai jamais aimé les maths, il n'y a rien qui se multiplie, se dédouble ou je ne sais quoi, tu les aimes point. C'est juste que parfois tu mets plus ou moins de temps à le réaliser...
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